Il est tombé dans la marmite tout petit
Elève au Centre de Formation d’apprentis de l’industrie (CFAI) de Cournon d’Auvergne, Victor Tison, 20 ans, entame sa deuxième année en bac professionnel « technicien et chaudronnerie industrielle ». Une première étape avant de s’envoler vers sa vie professionnelle.
Trouver sa voie professionnelle peut parfois redonner des ailes. Un adage que Victor Tison a fait sien, lui qui se prend désormais à rêver de filière aéronautique.
« C'est un secteur qui m'intéresse et dans lequel on est à peu près sûr de trouver du travail », explique le jeune apprenti avant de se faire plus précis. « Ce que j'aime c'est sortir de belles pièces à partir d'un plan papier. Ce sont les savoir-faire qui m'intéressent. Dans l'aéronautique par exemple, c'est l'assemblage des carlingues. »
« En filière générale, je m'ennuyais un peu. Je voulais apprendre un métier. »Le discours est limpide et la passion désormais bien vivace. Elle anime le jeune Moulinois qui l'avoue bien volontiers : il y a deux ans, au sortir d'un cursus général peu satisfaisant en filière générale (bac ES), il n'avait jamais touché de marteau, de tôle ou d'appareils de soudure.
« En lycée général, je m'ennuyais un peu. Ce que je voulais c'était apprendre un vrai métier et réaliser quelque chose de mes mains. »
Naturellement, Victor a donc porté son choix sur le Centre de formation des apprentis de l'industrie (CFAI) de Cournon d'Auvergne et sa formule en alternance.
Un pari gagnant qui lui permet aujourd'hui de partager son temps entre les cours théoriques et l'atelier, au centre, et son emploi au sein de l'entreprise Bondoux située à Moulins.
« Là-bas, on travaille autant pour les industriels que pour les particuliers. Je fais un peu de tout. Je plie et j'ajuste les pièces au marteau, j'utilise la rouleuse, j'assemble, je soude. J'étudie et je touche un salaire. Pour rien au monde, je ne reviendrais en arrière. »
Et comme c'est en forgeant que l'on devient… chaudronnier, le jeune apprenti ne s'arrête plus. Avec une telle soif de connaissances, il n'exclut aucun apprentissage.
Il souhaite désormais étoffer un peu plus son curriculum vitae avec des formations, en soudure notamment. Le domaine du nucléaire aiguise aussi son appétit.
Il prépare la finale nationale 2015, à Strasbourg
Fort de ces nouvelles ambitions, le jeune chaudronnier n'oublie pas pour autant son école.
Vainqueur l'an dernier du concours régional des Olympiades des métiers sous les couleurs de son établissement, il prépare activement, avec sa formatrice Marion Pelleix, la finale nationale qui se tiendra à Strasbourg, fin janvier 2015.
« Ce que je veux, c'est réussir », assure le jeune home.
« Ce concours, l'an passé, pour moi qui sortais d'un baccalauréat ES, c'était un gros challenge ! On nous a donné un plan, et les pièces. Puis, nous avons eu seize heures pour réaliser de A à Z une plancha. À Strasbourg en revanche, ce sera plus compliqué. Nous aurons deux à trois jours pour une réalisation beaucoup plus importante et la concurrence sera rude. Mon souhait sera, avant tout, de décrocher un bon classement ».
Simon Riga
(Article publié dans La Montagne le 08/09/2014)